En disant hier que nos problèmes d’énergie pourraient être réglés dans 10 grâce à une approche de la fusion nucléaire différente de celle d’Iter, j’entendais la petite voix implantée par les écolos dans mon cerveau qui me disait qu’il ne fallait pas que je dise ça, que je suis un abruti de scientiste qui espère un miracle, qui refusait catégoriquement d’envisager cette idée.
C’est la voix que ma mère a écouté, celle que j’avais réussi à faire taire par l’écologie qui a trouvé le moyen de revenir s’exprimer avec l’organisation sociale, la politique. Pour ne pas se retrouver en vacances, son cerveau a appliqué le principe que je voulais court-circuiter à un autre sujet. Son cerveau fait tout ce qu’il peut pour ne pas partir en vacances, sa tête ne veut pas s’arrêter de fonctionner.
Elle n’est pas sûre de redémarrer si elle s’arrête. Ou plutôt, elle est certaine de ne plus être la même au redémarrage si elle s’arrête pour intégrer le changement de programme qu’une énergie propre disponible à profusion implique. Ce n’est plus le même avenir si on introduit ce paramètre dans la machine. Le cerveau préfère l’avenir pourri qu’il a calculé plutôt que d’avoir à tout reprendre depuis le début.
C’est ça le paradoxe. On demande à notre cerveau de trouver une solution à notre problème d’énergie mais quand il en trouve une aussi bonne que la fusion à petite échelle, on la refuse. Si on l’acceptait, il n’y aurait plus aucune raison de chercher. Et on ne sait pas ce que la tête ferait si elle n’était plus occupée à chercher. Mais on sait qu’elle ferait autre chose. Et comme on ne sait pas quoi, ça nous fait peur.
Alors on cache cette solution. On dit à notre cerveau qu’elle ne correspond pas à ce qu’on lui a demandé de chercher. Je considère mon cerveau, ma tête comme un chien. Quand il me rapporte ce que je lui demande, il faut que je lui fasse savoir. Il comprend comme ça qu’il a bien fait ce que je voulais de lui. Mais s’il rapporte quelque chose qui dégage la même odeur que le tissus que je lui ai fait renifler, et une très forte avec la fusion à petite échelle, et que je lui met un coup de pompe en le traitant d’abruti, il ne va plus rien comprendre.
Et c’est comme ça qu’on devient fou. Fou comme le monde d’aujourd’hui.