Tout sauf l’anarchie

Je ne pensais pas entendre un jour une universitaire parler de l’anarchie comme solution. Et pourtant, c’est ce qui s’est passé dans le documentaire sur la propriété qu’a diffusé Arte. La dame était très mal à l’aise avec ce mot, mais elle n’en a pas trouvé d’autre pour décrire comment une société basée sur la propriété en commun pourrait s’organiser.

Elle a peur de ce mot parce qu’il risque de provoquer son exclusion de la communauté à laquelle elle appartient, de la faire passer de l’autre côté comme j’ai dit hier. Ce n’est que contrainte et forcée qu’elle s’est retrouvée sur ce territoire inconnu, celui que j’explore pour ma part depuis que Renaud me l’a fait découvrir quand j’avais 5 ou 6 ans.

L’anarchie n’est pas un tabou pour moi contrairement à elle. C’est un environnement que je connais, je ne fais rien d’autre que parler de son fonctionnement tous les matins, quand le cerveau est dans sa période anarchiste qu’il n’est pas encore tout à fait sorti de l’espace du rêve. L’anarchie, c’est là que ça se passe, dans l’espace mathématique du rêve.

Ce n’est pas n’importe quoi, il y a des règles. Différentes de celles dont le cerveau se sert lorsque nous sommes éveillés, que notre conscience est activée, mais il y en a. La peur vient de là. C’est un territoire inconnu pour la conscience. Elle n’y a pas accès puisqu’il n’apparaît que lorsque elle est éteinte, mais elle se rend compte qu’il existe lorsqu’on s’éveille.

Et ça la fait flipper de savoir qu’elle cohabite avec ce monde qui lui est presque totalement inconnu, dont les règles lui sont parfaitement incompréhensibles. C’est donc le dernier endroit où elle veut aller. La conscience ira partout ailleurs avant de se résoudre à entrer sur ce territoire dont elle ignore tout.

Voilà a peu près où nous en sommes puisque même d’honorables universitaires en viennent à parler d’anarchie à la télé. Nous avons fait le tour de tous les endroits où la conscience pouvait se réfugier, il ne lui reste plus que l’espace du rêve où aller.

Cet espace, c’est l’Amérique. L’endroit du cerveau où des millions de gens vont bientôt se retrouver, où tout le monde voudra aller. Viendez, j’y suis déjà, je vous y accueillerais avec autant de joie que cette femme qui n’a pas eu d’autre choix que de s’y aventurer.