Les écologistes servent à montrer la voie à ne pas suivre

Je dis souvent que nous vivons la période la plus bête que l’humanité n’ait jamais connue, et dans cet océan de bêtise, les écologistes me paraissent être les plus bêtes d’entre tous. À moins que ce ne soient les plus intelligents. Qu’ils aient choisi de montrer à tout le monde ce qui déconne dans notre société au lieu d’en parler. De somatiser au lieu de verbaliser pour avoir un exemple concret, au lieu de ne produire que du discours.

Il n’y a qu’à les regarder pour comprendre ce qui leur fait peur, à quoi aboutissent les méthodes de production industrielles qui ont remplacé l’agriculture traditionnelle après 1945, et pourquoi ils souhaitent revenir aux pratiques anciennes. Nous aussi nous voudrions bien qu’ils redeviennent à présent les hippies rêveurs qui prônaient l’amour et la paix qui ont gagné notre sympathie dans les années 1970.

Ils étaient sauvages à cette époque. Ils ne produisaient pas grand chose, mais ils étaient jolis. Inutiles, mais beaux comme les fleurs dont ils ont fait leur emblème. Les plantes sauvages sont dans le même cas avant que les humains n’interviennent pour les domestiquer. Elles ne produisent pas grand chose de comestible, mais on les cultive parce qu’on les aime bien.

On resème les graines des individus qui nous plaisent le plus, celles qui donnent le plus de grains, et c’est comme ça qu’on obtient les variétés anciennes. Tout un tas de variétés différentes selon les régions et leurs conditions à partir de la même plante.

La même chose s’est produite avec les hippies lorsqu’ils se sont domestiqués, qu’ils ont abandonné la vie sauvage et qu’ils ont intégré la civilisation, qu’ils se sont organisés en partis. C’est ce qui a longtemps été reproché aux écologistes.

D’être composés de tout un tas de courants différents adaptés à un petit territoire, au lieu d’être un parti destiné à prospérer partout à grand renfort de pesticides et d’engrais pour compenser les faiblesses acquises par la plante en échange de sa productivité.

Ils auraient donc dû en rester là, au stade de l’agriculture traditionnelle, de la diversité des idées pour qu’elles puissent s’adapter à l’environnement dans lequel elles sont cultivées, au lieu d’occuper tout l’espace disponible avec des champs où ne poussent à l’infini que des clones du même individu, mais ils sont eux aussi passés aux méthodes de sélection modernes, pour ne plus paraître dispersés et récolter plus de voix.

Ils sont entrés dans la logique productiviste qui donnait envie de se pendre aux hippies des années ’70, et en plus ils produisent de la merde. Ils ne pouvaient pas faire mieux pour nous démontrer que c’est une voie dans laquelle il ne faut pas s’engager.

Un facteur de stress dont on pourrait se passer

Je parlais hier du moment stressant pour faire monter les escaliers au chien de Philippe que je garde pendant ses vacances, qui ne l’est plus depuis que j’ai compris qu’il fallait que je me place derrière lui, et pas devant, pour qu’il fasse ce que je lui demande. J’en éprouve de la satisfaction, je suis content d’avoir trouvé le moyen de nous épargner cette tension nerveuse à lui et moi.

Je n’aime pas le stress. Je suis un anxieux, je suis stressé tout le temps, depuis toujours. C’est le revers de la médaille de l’intelligence, d’avoir un cerveau hyperactif, qui tourne tout le temps, qui imagine tous les scénarios possibles, surtout les pires. Et c’est terrible. J’ai comme exemple une gamine classée HPI d’une douzaine d’années que j’ai vue dans un reportage qui en parlait à sa psy. Elle lui disait qu’elle se retrouvait parfois dans la rue à imaginer tous les dangers auxquels elle était exposée, ce qui la mettait au bord de la panique. Ça m’est arrivé sur l’autoroute, au volant de ma bagnole. J’ai cru que j’allais devoir m’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence tellement c’est violent.

Si je m’écoutais, je ne pourrais rien faire, tout est dangereux. Trouver le moyen de faire baisser mon niveau de stress, c’est vital pour moi. Il faut que j’empêche mon cerveau d’amener les scénarios catastrophe qu’il élabore en permanence d’arriver à ma conscience, que j’arrive à éteindre cette partie consciente du cerveau qui donne un QI élevé. Je dois arriver à être volontairement con, sinon, je ne peux pas vivre.

Conduire une voiture est par exemple une activité qui rend con, qui ne passe pas par le siège de l’intelligence consciente, mais par celui de l’intelligence du corps doté d’une puissance de calcul monstrueuse qui lui permet de faire des milliers de choses en même temps, respirer, faire battre le cœur, avaler, tout en marchant, quand celui où la conscience qui produit le QI se trouve confinée ne peut en gérer qu’une à la fois.

Et comme la voiture devient une extension du corps, directement reliée au cervelet par les fesses, donc la moelle épinière, le cerveau considère que ce n’est pas du ressort de l’activité consciente puisque les informations ne lui parviennent pas par les sens en relation avec le monde extérieur qui sont eux branchés sur la conscience. Et si ça ne vient pas de dehors, c’est que ça vient de dedans. Et si ça vient de dedans, c’est du ressort du supercalculateur, pas du tableau noir de notre conscience où il faut faire les calculs un par un.

Et je vais arrêter là, parce que je m’énerve. Je pense aux panneaux avec littérature, des limitations de vitesse différentes et des voies autorisées différentes en fonction des heures de la journée et des jours de la semaine qui obligent à enclencher le siège de la conscience dans une activité où elle doit intervenir le moins possible sous peine de provoquer une peur panique. Je les qualifie ni plus ni moins que de crime contre l’humanité, contre le fonctionnement du cerveau humain. Et ces règles inhumaines ont été mises en place par les écolos qui prétendent être si respectueux de la nature. Pas de la nature humaine, en tout cas, c’en est la preuve. Pour ça, ils sont comme tous les autres. Ce facteur de stress là, on pourrait s’en passer.

5G: il ne faut pas se tromper de combat

Le débat autour de la 5G et de son moratoire auquel nous assistons me paraît complètement à côté de la plaque et je regrette que Franços Ruffin s’y soit à moitié laissé prendre. Pour moi, il occulte l’enjeu essentiel de cette nouvelle technologie et de celle apparue depuis 10 ou 20 ans, celui de la propriété dans un monde devenu virtuel. Et ce n’est pas Macron qui considère la propriété comme sacrée, comme le démontre l’amendement sur les expulsions de squatteurs pris en 3 jours, soi disant pour protéger le petit particulier qui a trimé toute sa vie pour s’offrir un petit pied à terre à la campagne, mais qui va essentiellement bénéficier au grands propriétaires institutionnels ou rentiers de l’immobilier intéressés par le seul l’aspect financier de leur investissement au détriment du logement des gens modestes.

Comprendre quelles seront les conséquences de la 5G sur notre société est de l’ordre de l’impossible car elle bouleverse complètement la donne. Cependant, à qui elle est destinée, on peut envisager les problèmes fondamentaux qu’elle pose. Et ce n’est pas à nous qu’elle est destinée, passer d’un téléphone 4G à un téléphone 5G ne sert en effet pas à grand chose, mais dire qu’on peut s’en passer parce qu’elle ne servirait qu’à mater du porno en hd même dans l’ascenseur est d’une connerie violente caractéristique du niveau auquel les écolos placent le débat.

La 5G est aussi appelée internet des objets, c’est donc qu’elle est destinée aux machines, à des dispositifs chargés de recueillir des données reliés à des intelligences artificielles chargées de les exploiter. Cela pose un premier problème, les données exploitées, quand c’est nous, les humains qui les fournissons, nous devenons matière première pour les machines. C’est l’exploitation des informations que nous donnons qui permet de produire une valeur ajoutée, mais nous qui les avons fournies, nous ne sommes pas rémunérés comme si elles n’avaient aucune valeur. Je dis que nous sommes dans ce cas comme les Indiens d’Amérique qui ont vendu leurs terres pour une bouchée de pain parce qu’ils ne pouvaient pas imaginer comment une terre qui était là depuis des temps immémoriaux et qui seraient encore là aussi longtemps que le soleil brillera et que l’eau coulera pouvaient devenir la propriété exclusive d’un homme par définition de passage sur cette terre. Aujourd’hui, nous avons du mal à imaginer comment les informations qui définissent notre personnalité pourraient appartenir à quelqu’un d’autre que nous, mais dans les faits c’est bien le cas, elles appartiennent à Google, Amazon, Facebook ou Apple qui en font ce qu’elles veulent sans nous demander notre avis et en retirent des bénéfices. C’est déjà le cas avec la 4G et internet plus généralement, mais c’est un débat essentiel qui mériterait amplement d’être ouvert publiquement. N’oublions pas que le modèle de Jeff Bezos pour Amazon est celui de la compagnie orientale des Indes.

Mais avec la 5G, cela va bien au-delà. Pour comprendre ses immenses enjeux, il faut savoir comment fonctionne le deep learning, l’apprentissage profond des machines. C’est un concept qui bouleverse de fond en comble la notion de programmation. Avant cela, pour qu’un robot puisse accomplir une tâche, il fallait que le programmeur humain programme chaque action qu’elle doit accomplir successivement pour atteindre son objectif final, et qu’il envisage tous les cas de figure dans lesquels la machine pourrait se retrouver. C’est long et très compliqué. Mais avec le deep learning, cela ne se passe plus de cette manière. Il suffit de donner à la machine, qui est une intelligence artificielle, une situation de départ puis de lui dire quelle situation d’arrivée on souhaite, et c’est à elle toute seule de trouver les moyens d’y arriver.

Pour que cela soit plus clair, je vous donne l’exemple que j’ai vu. On prend un bras robotisé relié à une IA (intelligence artificielle), on lui dit cet objet est une clef et elle doit rentrer dans cette autre objet qui est une serrure et pouvoir tourner. A l’IA de trouver comment faire. Elle procède donc de la manière la plus bête du monde, par essai/erreur. Avec un seul bras robotisé, cette opération prendrait beaucoup, beaucoup de temps. Mais l’avantage de l’IA, c’est qu’elle est capable de mettre au travail non pas un seul et unique bras, mais plusieurs, 50 dans l’exemple que je vous donne. Et à chacun de ces bras d’essayer quelque chose de différent, puis d’informer l’IA du résultat qui le partagera avec tous les autres. Au départ cela donne l’impression que c’est très désordonné et que cela ne donnera jamais rien, mais à partir du moment où un bras a trouvé la première étape, saisir la clef, cela devient très impressionnant de voir d’un coup tout ce désordre devenir cohérent et 30 robots sur 50 réussir soudainement à saisir le bout de métal qui leur échappait jusqu’à présent quand les 20 autres travaillent encore à adapter cette nouvelle fonction au cas de figure différent des 30 autres auquel ils sont confrontés. Comme pour le covid19, la progression est exponentielle, elle offre des possibilités vertigineuses, et la 5G qui relie les machines entre elles en est la clef. C’est le système nerveux qui permettra aux IA de contrôler le corps formé par les robots. Le bouleversement que cela produira est inimaginable.

Mais maintenant, regardons les problèmes de propriété que cela pose. A qui appartient le programme qui permet d’accomplir la tâche demandée ? Ce programme, ce n’est pas un humain qui l’a écrit, mais c’est bel et bien l’IA assistée de ses bras robotiques qui l’a créé. A qui appartient t-il donc ? A l’IA ? Aux bras qui ont fourni les données ? Au propriétaire de l’IA ? Ou encore à celui qui a demandé à l’IA d’accomplir cette tâche sans qui rien n’aurait été produit ? Au départ, vous me direz certainement que c’est au propriétaire de l’IA que cela appartient, mais n’oubliez pas que c’est exponentiel, que cette notion de propriété se dilue de plus en plus vite au fur et à mesure que les IA produisent du programme, ce qui fournit des données qui permettent d’améliorer les IA qui peuvent dès lors s’améliorer toutes seules.

Pour que cela soit plus clair, prenons un exemple. Prenons un robot qui appartient à quelqu’un qui en a déposé le brevet et confions le à une IA chargée de le modifier pour le rendre plus performant. Au bout d’un moment, ce robot modifié ne ressemblera plus du tout au modèle breveté, sa conception aussi bien que son programme seront très différents de l’original, peut être pourra t-il accomplir de nouvelles tâches auxquelles le concepteur n’a jamais pensé et ce sans qu’il n’ai rien fait pour que ce progrès s’accomplisse. Peut-il encore vraiment revendiquer la propriété de cette machine en tous points différents ? Et si non, à qui appartient-elle alors ?

Vous voyez maintenant l’ampleur réelle des enjeux autour du déploiement de la 5G. Et encore, ce n’est là qu’un aspect, d’autres tout aussi fondamentaux sont en jeux. La sécurité nationale en est un autre par exemple. Peut-on envisager qu’une puissance étrangère qui fournirait les équipements nécessaires aux fonctionnement de cette technologie essentielle soit en mesure de les paralyser sans notre accord ? A ce sujet, j’ai entendu l’histoire de l’armée égyptienne qui voulait procéder à un bombardement aérien en Libye. Quand ils ont voulu décoller, leurs avions n’ont tout simplement pas démarré, car ils ont été coupés à distance par leur fournisseur américain qui désapprouvaient cette initiative. Du coup, ils ont commandé des rafales. Comme Narendra Modi, le nationaliste indien, qui ne voudrait pas que la même mésaventure lui arrive au cas où il lui prendrait l’envie de balancer une bombe atomique sur le Pakistan.

Pour conclure, je dirai qu’il est grand temps que la société civile s’empare de ces problèmes essentiels engendrés par les technologies nouvelles. Il me semble que c’est là que se posent les enjeux démocratiques vitaux et j’espère que vous serez d’accord avec moi Monsieur Ruffin et que vous porterez ce débat sur la place publique, comme ce n’est pas en mon pouvoir. A part vous ou Benoît Hamon, je ne vois pas qui le fera

Une réponse est un lieu dont nous connaissons le chemin d’accès. Mais on a beau connaître chaque virage, chaque croisement, chaque arbre au bord de la route, on ne peut pas pour autant la situer sur la carte.

Voilà pourquoi je ne réponds jamais directement aux questions qu’on me pose. Je préfère donner les coordonnées de ce point, comme un GPS le ferait. Comme lui, je trace des cercles, il en faut trois au moins. « Ta réponse se trouve dans ce cercle, ce cercle et ce cercle. Là d’après les données de la question que tu m’a posée. Rends toi à leur intersection et tu auras trouvé ta réponse ».

Ta réponse, pas la mienne. Ton chemin, pas le mien. Je te prends par la main, mais c’est toi qui me guide dans ce no man’s land qu’est la vie. Viens je t’emmène au pays des merveilles, celui où tous les rêves sont une solution à une équation.