Le réchauffement climatique ou la chloroquine de l’environnement

Alors que les incendies de forêt font rage en Californie, Donald Trump dit que le climat finira bien par se refroidir. Et tout le monde se moque de lui. Mais dans le fond, il a parfaitement raison, le climat va à nouveau devenir plus froid à l’avenir, il ne dit pas quand, dans sa bouche ça peut tout aussi bien se produire la semaine prochaine que dans 100 000 ans. D’un point de vue scientifique, il dit la vérité, même s’il élude les problèmes que le réchauffement pose à l’humanité qui peuvent aller jusqu’à sa disparition, il a raison, le climat finira par se refroidir à un moment.

Par contre, l’affirmation que le réchauffement climatique est la cause des incendies de forêt en Californie qui fait consensus dans les médias est, elle, hautement spéculative, voire carrément mensongère. Il y a quelques mois, Arte a diffusé un documentaire sur les incendies de forêt dans le monde où le cas des Etats-Unis était évoqué. Il en ressortait que la taille gigantesque des feux constatés ces dernières années pouvait en grande partie être imputée au changement de politique au sujet des incendies de forêt qui s’est opéré aux alentours de 2010.

Auparavant, pendant à peu près 90 ans et suite à des incendies meurtriers au début du 20ème siècle, la politique a été d’éteindre au plus vite le moindre départ de feu pour éviter qu’il se ne développe de manière incontrôlée. Cette politique a été un grand succès en matière d’incendie, mais paradoxalement un échec en matière de biodiversité, comme on s’est aperçu qu’il y avait beaucoup plus de diversité d’organisme vivants dans un forêt en régénération après un incendie que dans une autre bien installée et vieillissante. Pour le bien de l’environnement, il a donc été décidé de ne plus intervenir systématiquement, mais de laisser brûler, comme cela a été fait dans le parc de Yellowstone, au grand bénéfice de la nature. C’est pour moi une très bonne politique, mais elle n’est pas sans inconvénients, surtout après 90 ans d’extinction systématique.

En effet, au cours de cette période de presque un siècle, les arbres se sont tous développés en même temps, les mêmes espèces ont couvert des surfaces immenses, avec des individus tous du même âge et donc de la même taille, alors que si on avait laissé brûler, on aurait eu des parcelles à la canopée plus basse, peuplées d’espèces plus diverses qui auraient joué le rôle de pare feu.. Si on ajoute que ces forêts sont le plus souvent plantées de résineux à croissance rapide pour que leur bois puisse être exploité plus souvent, mais qui sont aussi extrêmement inflammables, nous avons les principaux ingrédients de la catastrophe qui nous vivons en ce moment. Dès lors, dire que le réchauffement climatique est la cause principale de ces incendies relève de l’absurde. Il peut être un facteur aggravant, ça oui, mais en aucun cas la cause principale.

C’est ce qui me fait dire que la lutte contre le réchauffement climatique est devenu la chloroquine de l’environnement, la solution miracle, le remède à tous les maux de l’environnement. Mauvaise nouvelle, ce n’est pas le cas, mais en matière d’environnement, c’est la vision de la science du professeur Raoult qui a gagné, et ceux qui doutent et disent que c’est plus compliqué qui sont traités de tarés. Les principes de la science sont pourtant les mêmes qu’il s’agisse de médecine, ou d’environnement.

Une réponse est un lieu dont nous connaissons le chemin d’accès. Mais on a beau connaître chaque virage, chaque croisement, chaque arbre au bord de la route, on ne peut pas pour autant la situer sur la carte.

Voilà pourquoi je ne réponds jamais directement aux questions qu’on me pose. Je préfère donner les coordonnées de ce point, comme un GPS le ferait. Comme lui, je trace des cercles, il en faut trois au moins. « Ta réponse se trouve dans ce cercle, ce cercle et ce cercle. Là d’après les données de la question que tu m’a posée. Rends toi à leur intersection et tu auras trouvé ta réponse ».

Ta réponse, pas la mienne. Ton chemin, pas le mien. Je te prends par la main, mais c’est toi qui me guide dans ce no man’s land qu’est la vie. Viens je t’emmène au pays des merveilles, celui où tous les rêves sont une solution à une équation.

Auteur : Thierry Milliere

Rêveur passionné de science qui s'acharne à croire que l'espèce humaine n'est ni pire ni meilleure qu'une autre.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.