Quand une proie potentielle entre dans le champ de vision d’une mante religieuse, une tache claire qui suit l’objet en mouvement apparaît dans leurs yeux. Les cellules ne sont pas dans le même état dans cette petite partie que dans celle qui reste noire. Comme Nikola Tesla et Thomas Edison.
Il faut faire un saut énorme pour passer des deux couleurs que prennent les yeux des mantes religieuses à Tesla et Edison, mais d’après moi, il y a un lien. La différence entre les cerveaux de ces deux personnes correspond à la différence entre la partie noire et la partie claire des yeux des mantes.
Tesla, c’est la partie noire, c’est le désordre. Pour trouver des solutions, le gars s’asseyait dans un fauteuil avec une cuiller en main, fermait les yeux pour que son cerveau passe en mode sommeil, et quand il s’endormait, la cuiller tombait et il avait la réponse. Je l’adore, c’est un génie. La méthode est surréaliste, bordélique, mais redoutablement efficace.
Edison, c’est le contraire, la tache claire. L’ordre, la discipline, le travail. Notre monde. C’est le gars qui disait que son génie c’était 1% d’inspiration et 99% de transpiration pour ne pas parler de ses vols. Le génie du gars consistait à déposer des brevets. Des tonnes de brevets. Il employait des centaines de gens, volait les inventions des autres, mais il se les appropriait toutes. Ce monsieur s’aimait beaucoup, il était centré sur lui-même.
Par rapport à Tesla, on voit dans quelle direction Edison va. C’est exactement la différence qu’il y a entre les cellules de la partie noire des yeux de la mante et celles dans la tache claire. Les cellules dans la partie noire n’ont pas d’orientation particulière, mais elles s’orientent toutes dans la même direction lorsqu’elles sont dans la tache claire. C’est cet alignement qui les fait passer du sombre au clair. Elles peuvent passer de l’un à l’autre.
Tandis que Tesla et Edison sont bloqués. Celui dans la partie sombre ne veut pas passer dans la claire, et celui dans la tache claire ne veut pas repasser dans l’obscurité. Ils voudraient tous les deux arrêter le temps, pouvoir rester indéfiniment dans un état ou dans l’autre, sans jamais en changer.
Moi, je n’y crois pas. Je ne crois pas qu’on puisse, ni que ce soit bon de vouloir toujours rester dans le même état. J’en ai d’ailleurs assez d’être dans celui d’Edison, d’aligner les mots les uns derrière les autres, j’arrête là.
cavernededen 