Ces derniers jours, j’ai regardé les championnats d’Europe d’athlétisme, et j’ai parlé du traumatisme que le saut en hauteur a été pour moi à l’école primaire quand je me suis retrouvé tout seul au milieu parce que j’ai pris mon appel avec le pied gauche au premier saut et avec le droit au second. Et j’ai découvert que Maryse Éwanjé-Épée, qui a longtemps détenu le record de France de saut en hauteur était aussi dans ce cas.
Pour elle aussi, ça dépend. Elle se sert d’un pied pour le saut en hauteur, de l’autre pour la longueur, et indifféremment de l’un ou l’autre pour un troisième type de saut, les haies, je crois. Je ne pourrais plus dire quelle était la combinaison exacte tellement c’est compliqué.
Elle a fini en disant « va savoir ce qui se passe dans la tête des gens » quand elle en a parlé. Et quand je l’écoute, je constate qu’il s’y passe la même chose que dans la mienne, qu’elle dit ce que j’aurais pu dire moi.
Par exemple : « À un moment on s’en fout de la technique, faut que ça passe ». Alors qu’elle est ultra-chiante avec la technique, avec les détails que personne ne voit, genre la position du petit doigt. Elle y accorde une extrême importance, comme moi, mais elle arrive aussi à la conclusion qu’à un moment donné, on s’en fout, également comme moi.
Et d’autre part, elle se réjouit du changement de mentalité qu’il y a eu dans son sport au cours des dernières années. De l’abandon de la standardisation des corps, comme c’était la tendance à son époque. Tous les athlètes se ressemblaient il y a 20 ou 30 ans, la science décidait du physique qu’il fallait avoir pour accomplir telle ou telle performance, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Elle me ressemble. Son corps et sa tête. Elle utilise son corps comme moi et elle pense comme moi. Je n’ai peut-être pas tort quand je dis que les deux sont liés.
cavernededen 